Initiative personnelle de l'empereur Napoléon III et de l'impératrice Eugénie qui se rendaient fréquemment à Pierrefonds lors de leurs séjours à Compiègne,  la restauration du château de Pierrefonds avait été confiée à l'architecte Eugène Viollet-le-Duc. Réalisés sur les fonds particuliers de l'empereur, les travaux débutèrent en 1858 par la remise en état du donjon et des deux tours les mieux conservées sur la face Nord. Napoléon III, enthousiasmé par première réalisation (1862), décida de poursuivre les travaux jusqu'à la restauration complète du château. A l'exception de la décoration intérieure de plusieurs salles, cette dernière campagne de travaux était presque achevée lorsque la guerre de 1870 éclata.
Dans cette étude historique et archéologique, Viollet-le-Duc témoigne de sa volonté de restaurer (recréer?)"le plus beau spécimen de l'architecture féodale du XVe siècle [...] par la volonté auguste du Souverain. Nous n'avons que trop de ruines dans notre pays et les ruines, si pittoresques qu'elles soient, ne donnent guère l'idée de ce qu'étaient ces habitations des grands seigneurs les plus éclairés du moyen âge, ami des arts et des lettres, possesseurs de richesses immenses. Le château de Pierrefonds, rétabli en totalité, fera connaître cet art à la fois civil et militaire, qui, de Charles V à Louis XI, était supérieur à tout ce que l'on faisait alors en Europe." Considérations qui ramènent à la définition si controversée de la restauration selon Viollet-le-Duc : "Restaurer un édifice, ce n'est pas l'entretenir, le réparer ou le refaire, c'est le rétablir dans un état complet qui peut n'avoir jamais existé à un moment donné."