"Les rois se sont transmis leur affection pour Compiègne ; mais leur goût pour créer les empêcha parfois de veiller avec la même sollicitude à l'entretien du séjour de leurs prédécesseurs. [...] A Louis XV donc l'honneur d'avoir fondé le château moderne ; à Louis XVI, celui d'avoir réalisé les plans de son prédécesseur, en y apportant d'heureuses modifications, qui ont fait de ce palais l'une des plus agréables résidences royales. [...] Girodet, Redouté et Beauvalet, ont contribué à embellir le château, le premier, par ses admirables peintures ; le second, par la vérité naturelle de ses fleurs ; le troisième par ses sculptures pleines de goût et de talent. [...] Après la translation de l'école des arts et métiers, à Châlons, en 1806, Napoléon voulut créer un parc dont la beauté fût en harmonie avec le palais qu'il venait de restaurer. Par ses ordres, et sur les dessins de M. Bertaud architecte, on le vit terrain aride se couvrir de terre végétale, et aux lignes droites et compassées des charmilles, succéder les allées capricieuses et le paysage accidenté du jardin anglais. Devant la façade du château, s'étend une longue terrasse, ornée, dans la belle saison, d'orangers et d'arbustes rares, et séparée du jardin par une balustrade sur laquelle on a placé, à gauche : Argus endormi au son de la flûte de Mercure, statue en marbre, par Debay : un peu plus loin, l'enlèvement d'Europe, groupe antique, en marbre ; à droite, l'Amour captivant la Force, groupe en marbre, par Tiolier ; puis Mercure prenant son épée pour trancher la tête d'Argus, statue en marbre, par Debay."
"La plupart des monuments s'annoncent de loin au regard du voyageur ; il n'en est pas de même à Pierrefonds, du moins en arrivant de Compiègne. Ce n'est qu'après avoir traversé la forêt dans une largeur de trois lieux, jusqu'à son extrémité  orientale, qu'on voit avec admiration se dresser, sur une roche escarpée, les ruines gigantesques du second château de Pierrefonds, autrefois siège d'une des châtellenies du Valois."