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Considerations sur le but moral des Beaux Arts Couder Auguste

Considérations sur le but moral des Beaux-Arts
Couder, Auguste


Vve Renouard, éditeur, Paris, 1867.


In-12, demi-chagrin bleu, dos à 5 nerfs orné de fleurons, titre doré, signet, 188 pp.
Rare.
Bon état. Dos légèrement frotté, rares rousseurs.


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Avant-propos - Observations générales - Des Facultés de l'Artiste - De la Beauté - De l'Expression du Contour dans les Arts du Dessin - Du Coloris - De la Peinture sur Vitraux - De l'Allégorie - Du Caractère dans les Beaux-Arts - Le Serment des Horaces - Rauch, Christian-Daniel - De l'Influence de la Critique sur les Beaux-Arts - Etude sur le docteur Duchenne (de Boulogne) - Les Amateurs - Conclusion.


Dans l'histoire de la peinture officielle du XIXe siècle, Auguste Couder (1789-1873) incarne le rôle du Classique, fidèle aux préceptes de l'Ecole et aux "lois du beau". L'enseignement davidien de ses débuts, entre idéal et imitation, devait demeurer des décennies plus tard son credo esthétique. Loin de tout désir de rupture et d'"exagération romantique", sa souplesse vis à vis des nouvelles exigences et son attachement à la synthèse lui valurent la reconnaissance de l'Etat et de nombreuses commandes (Louvre, Notre-Dame de Lorette...) De la Restauration au Second Empire, cette carrière brillante de peintre officiel le mena logiquement à l'académie des Beaux-Arts. Les différents textes qui composent ce recueil auraient d'ailleurs fort bien pu être lus à l'Institut, tant ils s'attachent à perpétuer l'idéal artistique d'un néoclassicisme presque inchangé. Loué pour l'excellence de son dessin et sa capacité à ne pas négliger la couleur, Couder devenu critique défend encore les lois du contour alors même que les théories optiques de Chevreul et les débuts de l'impressionnisme avaient commencé de mettre à mal l'idée de ton local.


En 1867, Couder, agé de 78 ans, reste encore et toujours l'élève de David : "Personne ne peut ignorer, écrit-il, que dans la nature l'aspect d'un corps quelconque ne présente point de traces de contours. La limite seule des formes, en les séparant de l'espace qui les environne, en détermine la réalité matérielle." Et Couder de poursuivre : "les prestigieux effets de lumière, l'habileté de la touche, une certaine négligence, presque l'abandon des sévères leçons que présentent les chefs-d'oeuvre, entraînent quelques artistes à ne plus guère se préoccuper que du charme du premier aspect : dangereuses tendances dont il faut redouter les funestes effets." L'admiration indéfectible pour le maître David, qui vaut condamnation d'une certaine peinture, s'exprime dans un autre texte consacré au Serment des Horaces : "l'exemple des grands artistes est un puissant stimulant pour ceux dont le coeur est susceptible d'être animé du beau feu de la gloire. Louis David, le grand peintre, le régénérateur de l'Ecole française, est le maître dont les oeuvres & la docte parole ont rouvert la voie aux intelligences assez heureusement douées pour comprendre un tel maître & s'élever jusqu'à lui (...) Par ces faits incontestables, ne doit-on pas respect & reconnaissance à l'homme qui nous a ainsi ramenés aux grandes choses de l'art? " Moins attendue, une étude consacrée au sculpteur allemand C. D Rauch (1777-1857), incarnation "du style le plus noble", complète ce document précieux pour l'historien d'art en raison même de sa rigidité doctrinaire obstinée... L'intérêt paradoxal de ce recueil réside avant tout dans son écart esthétique volontaire envers cette peinture nouvelle qui refusait, elle, de rester tributaire de l'ombre, des demi-teintes et de ce rendu du volume traditionnel. En 1867, soit quatre ans après le salon des Refusés, Couder propose aux jeunes artistes de poursuivre le "noble but de l'art" contre la nouveauté de la sensation.



 



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