Claretie, Jules
L'art et les artistes français contemporains
avec un
avant-propos sur le Salon de 1876
Peintres et
Sculpteurs contemporains
Claretie, Jules
Charpentier et Cie, Libraires-Editeurs, Paris, 1874.
In-12, demi-reliure cuir rouge, dos à faux nerfs avec titre, fleurons et filets dorés, signet, 450 pp.
Mention de deuxième édition revue et augmentée.
Coins frottés, menus frottements sur la reliure, rousseurs éparses.
Préface de la deuxième édition - Préface de la première édition - Médaillons et portraits : Corot. - Dupré. - Gérome. - Ingres. - Meissonier. - Doré. - Millet. - Diaz. - Préault. - Picot. - Fromentin. - Maurice Sand. - Bouguereau. - Daumier. - Barye. - Jadin. - Brascassat. - Ribot. - Horace Vernet. - Rosa Bonheur - Deux heures au salon de 1865 - Meissonier à l'exposition de 1867 - Les dessins de M. Bida - La Fontaine et Gustave Doré - L'art français en 1872. Revue du Salon - Etudes artistiques : Henri Regnault - L'histoire par l'eau-forte - Deux dessins de M. Bayard - Les envois de Rome en 1872 - M. James Tissot - Exposition du cercle de l'Union artistique - Appendices : Récompenses du Salon de 1872. - Récompenses du Salon de 1873. - Tableau des petits événements de l'année 1873. - Le Japon aux Champs-Elysées. - Académie nationale des artistes français. - Décoration du Panthéon - Index - Table des matières.
Incarnation parfaite du polygraphe du XIXe siècle, Jules Claretie (1840-1913) consacra sa plume aux registres les plus divers : journalisme, roman, théâtre, histoire et critique littéraire, dramatique et artistique. Auteur prolifique, ce "témoin de son temps", selon la formule consacrée, devint académicien en 1888 et présida aux destinées de la Comédie française, de 1885 à 1913.
Collaborateur régulier de L'Artiste (1863-1874), puis de L'Art (1875-1879), Claretie écrivit plusieurs Salons et une suite d'études monographiques sur les artistes de son temps qui parurent d'abord en livraisons avant d'être rassemblées et publiées sous le titre : Peintres et sculpteurs contemporains, en deux forts volumes (1882 et 1884).
Dans ces Peintres et Sculpteurs contemporains, le choix même des artistes étudiés est révélateur des positions esthétiques ambivalentes de Claretie. L'absence des impressionnistes et plus encore de Manet n'étonnera guère si l'on se souvient que le critique avait étrillé l'Olympia lors du Salon de 1865 ("odalisque au ventre jaune, ignoble, modèle ramassé je ne sais où") et manifesté sa préférence -en matière de peinture d'histoire- envers Detaille, attaché, contrairement à Manet, à "l'anecdote terrible" et à l"épisode poignant".
"Claretie fait l'apologie du moderne que l'on doit retrouver dans les sujets, les décors, les costumes, les attitudes des personnages. Pour ne pas basculer dans la reproduction photographique, l'art a cependant besoin du filtre de la subjectivité [...]. Le critique croit que ce double impératif, qui porte déjà ses propres contradictions, peut s'accomplir en respectant la tradition. Il reste fidèle au primat de l'idée soutenue par la hiérarchie des genres, la correction du dessin et de la perspective et la précision du rendu. Pour toutes ces raisons, il est tout aussi mal à l'aise avec la peinture académique qu'avec le réalisme de Courbet ou l'impressionnisme. Mais il estime De Nittis, Millet, Dupré et Baudry." (La promenande du critique influent, éd. Hazan, 1990, p. 173)