Cladders, Johannes
André Raffray
Drei Motive
André Raffray
Diptyques 1984-1987
Hulten, Pontus et al.
Editions du musée des Arts décoratifs, Paris, 1988.
In-8 format à l'italienne, broché sous couverture rempliée, fenêtres sur les plats avec une planche couleur, non paginé [40 pp.].
Illustrations et 15 planches en noir et en couleurs en fin de volumes.
Bon exemplaire.
Avant-propos, par Pontus Hulten - André Raffray, par Johannes Cladders/version allemande - Peau sur peau, par Jean le Gac - Œuvres exposées.
Ce catalogue a été édité à l'occasion de l'exposition André Raffray Diptyques 1984-1987 présentée par le musée des Arts décoratifs, à Paris [23 février - 3 avril 1988].
L'exposition présentait une série de quinze toiles réalisées entre 1984 et 1987 par André Raffray d'après les œuvres de dix grands paysagistes des 150 dernières années, de Cézanne à Mondrian, de Seurat à Gauguin, de Van Gogh à Christo.
La peinture de Raffray s'apparente au courant réaliste. Chez cet artiste qui a évolué dans une famille de photographes et a longuement pratiqué le cinéma, la quête de l'image, par le biais de la photo, intervient avant le travail pictural. Après avoir photographié le sujet qui l'intéresse et sélectionné le meilleur document, l'artiste définit, à la mine de plomb et sous projection, les principaux repères de l'image ; il procède ensuite, d'après le tirage photographique cette fois-ci, à la peinture proprement dite, effectuée cm. par cm. avec une rigoureuse minutie.
Le choix du sujet apparaît ici comme un élément essentiel de la peinture. A la manière d'un archéologue, A. Raffray a recherché les sites représentés par dix peintres célèbres du passé, plantant son appareil photographique là même où les maîtres plantaient leur chevalet. Raffray retrouve pour recommencer. La copie ou le plagiat ne sont en aucun cas le prétexte de cette peinture. Ici le point de départ est le sujet, non pas l'œuvre.
Le pèlerinage sur les lieux mythiques débouche sur un partage avec les maîtres : celui du plaisir dans l'approche d'une commune réalité, comme celui des obstacles de sa représentation. Sans doute ce partage, comme la recherche même du site, retrouvé tantôt intact et même protégé, tantôt défiguré, en quelque sorte perdu, sont-ils à considérer comme partie intégrante de l'œuvre de Raffray. Fondé sur une sorte de quête proustienne empreinte de fétichisme et de romantisme, ce travail pose également le problème des rapports qu'une peinture réaliste contemporaine entretient avec l'histoire de l'art.