Ce mémoire de l'érudit valenciennois Paul Foucart consacré au sculpteur Adam Lottman (Coulogne, près de Calais, vers 1583 - Saint-Omer, vers 1658)a été lu à la réunion de la Société des Beaux-Arts des départements, à l'Ecole des Beaux-Arts, lors de la séance du 28 mars 1894.

Rare monographie érudite consacrée à ce sculpteur né dans le royaume de France, qui travailla dans la cité de Calais, redevenue française après avoir été anglaise. Néanmoins cet artiste du 17e siècle s'inscrit par sa vie et son style dans l'art des Pays-Bas méridionaux, affirme l'historienne d'art Geneviève Bresc-Bautier. Lottman a probablement reçu sa formation à Valenciennes dans le Hainaut ; ses grandes compositions (à Calais, Saint-Omer, Valenciennes) reflètent, avec l'emploi des marbres de couleur et de l'albâtre, l'art des jubés propre aux Pays-Bas méridionaux.

"Vanité de la gloire humaine! Pendant plus d'un demi-siècle, Adam Lottman emplit de ses somptueuses décorations architecturales et de ses sculptures quelques-unes des principales églises de la partie méridionale des Pays-Bas espagnols et celle d'au moins une ville de France ; il donna successivement des preuves de son talent à Valenciennes, à Saint-Omer, à Calais, à Douai, et probablement encore dans bien d'autres lieux ; il pouvait donc se flatter que la postérité retiendrait son nom, écrit Paul Foucart, membre de la Commission historique du Nord. Par malheur pour lui, l'indifférence des générations suivantes laissa attribuer à d'autres ou devenir anonymes certains de ses ouvrages ; puis surgit la Révolution, qui amena la destruction de la majeure partie d'entre eux avec celle des édifices qu'ils ornaient."