Conservateur du musée Galliéra et du musée municipal d'Art moderne, Yvon Bizardel (1891-1981) a consigné ses souvenirs de juin 1940 à la Libération.

"Après avoir convoyé, sur les routes de l'exode, en direction de la Sarthe, les trésors de la Ville de Paris qui lui avaient été confiés, l'auteur retrouva , dans une capitale étrangement silencieuse, la colline de Chaillot, haut lieu de la Résistance avec le musée de l'Homme, le musée Guimet et le musée d'Art moderne. En butte aux exigences des occupants qui réclamaient, en vue d'une reprise de la vie artistique, la réouverture des musées, Yvon Bizardel et ses collègues, firent de leur mieux pour que les richesses évacuées ne quittent pas leurs retraites provinciales.

"(...) Les statues envoyées à la fonte avec la bénédiction de Vichy, malgré la surdité des services parisiens ; Abel Bonnard à la première de La Reine morte ; le vernissage de l'exposition Arno Breker ; l'autodafé qui consuma, le 27 mai 1943, sur la terrasse des Tuileries, des toiles des maîtres de l'Ecole de Paris... autant d'épisodes d'une chronique étincelante et sage (sic), due à un écrivain ami des Arts, qui, par la justesse de ton, l'élégance du verbe, renoue avec la tradition des grands mémorialistes." (L'éditeur)