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Visite en Hollande Aicard Jean

Visite en Hollande
Aicard, Jean


Librairie Sandoz et Fischbacher-L. van Barkkenes et cie, libraires, Paris-Amsterdam, 1879.


In-12, demi-chagrin sombre, dos à nerfs et filets dorés, titre en lettres dorées, X-142 pp.
Avec un portrait de l'auteur par le peintre Félix Régamey en frontispice. Mention de troisième édition.
Assez bon état. Dos et plats frottés avec un manque à la coiffe supérieure, des rousseurs sur les premières pages.



Livre non disponible
Né à Toulon en 1848, Jean Aicard, mort en 1921, devint l'un des chantres littéraires de la Provence. Le poète parnassien, couronné par l'Académie française pour les images convenues de ses Poèmes de Provence (1874) fut également un dramaturge et romancier célèbres (Maurin des Maures poursuit en 1906 le mythe du bandit d'honneur à la Tartarin de Tarascon). En 1909, il était élu au fauteuil de François Coppée à l'Académie. Contrairement à certains auteurs du pays d'Oc, Aicard ne s'était jamais opposé à la France républicaine et centralisatrice. Sa présence dans Le coin de table de Fantin-Latour fait écho à ses années parisiennes du début, lorsque Aicard participa à la création d'une revue parnassienne d'envergure : La Renaissance littéraire et artistique. Le "jeune poète fait fonction de directeur-gérant à la Renaissance, où il est aussi chargé de la critique du Salon sur laquelle s'ouvre le premier numéro de la revue. Il renonce à ses fonctions à la fin de la première année d'existence de cette publication" afin de revenir définitivement dans la Provence de son enfance (Luce Abélès, Fantin-Latour : Coin de table, 1987, musée d'Orsay, p. 25). Rien ne destinait a priori cet auteur méridional à écrire sur la Hollande. Aicard évoque dans son avant-propos les circonstances de ce voyage. Convié par un admirateur genevois à une lecture de ses poèmes, Aicard rencontra un inconnu. Il "vint à moi, visage fin et ouvert, ferme et rêveur à la fois : M. Van Hammel, de Rotterdam. Il me demanda si je consentirais à lire publiquement mes vers en Hollande comme j'avais fait en Suisse - J'acceptai. - Il y a de cela dix mois .- J'arrive aujourd'hui de la Hollande. J'y ai rencontré de nouvelles sympathies [...]." Ses notes de voyageur sont suivies de croquis en vers et d'un envoi à M. Van Hammel. On y retrouve une vision parnassienne des Pays-Bas, ce pays où "[...]tout est prêt à recevoir la moindre parcelle de soleil, comme au pays du soleil torride tout est prêt à recevoir la moindre goutte d'eau. Là-bas, sous les zones chaudes, tout est puits et citernes ; ici, tout est rond, rebondi et frotté pour reluire.Que les nuages s'écartent, c'est une symphonie de lumière. Parais, soleil, Rembrand t'attend au fond des musées, et la servante hollandaise au fond de sa cuisine t'a préparé ses bassines bien alignées, et le marchand de lait ses énormes bouteilles de cuivre poli. La propreté hollandaise, c'est l'accueil au soleil [...] Quant à la Ronde de nuit, à Van Dyck, à J. Steen, je les ai salués, avec quelle émotion!... Le Musée est bien obscur, mais Amsterdam s'en bâtit un autre."