Collection S. Bing
Porcelaines
et Grès
de la Corée
et du Japon
1906
Collection S. Bing
Sculptures
1906
Chez MM. Durand-Ruel, Paris, 1906.
Grand in-4, broché sous couverture grise rempliée, 8 pp. - pl.
Illustrations en noir in texte et 6 planches à pleine page sous serpente.
On retrouve sur le coin inférieur de chaque volume le motif rouge du Fuji-yama d'après une gravure sur bois.
Coiffes émoussées, une mouillure claire visible sur le coin supérieur des pages avec rousseurs éparses.
La collection de Samuel Bing [Objets d'art et Peintures du Japon et de la Chine], grand marchand d'art asiatique à Paris, fut dispersée du lundi 7 au samedi 12 mai 1906 dans les Galeries de MM. Durand-Ruel, rue Lepelletier et rue Laffitte à Paris ; le catalogue de vente comprenait pas moins de six volumes réunis dans une chemise cartonnée à lacets.
Robuste et délicat, commerçant avisé et esthète visionnaire, Siegfried Bing (1838-1905) fut bien plus qu’un marchand d’art dans le Paris du dernier tiers du XIXe siècle. Si son patronyme reste attaché à la vogue du japonisme qui culmina lors de l’Exposition Universelle de 1878, il demeure associé plus encore à l’épanouissement d’un langage esthétique moderne qui révolutionna les arts appliqués : l’Art Nouveau. Fait rarissime, la galerie de L’art Nouveau, inaugurée à Paris en décembre 1895, aura donné son nom à un style devenu progressivement international.
Véritable apothéose pour la reconnaissance de l’Art Nouveau, le Pavillon Bing de l’Exposition Universelle de 1900 apparaît presque comme le chant du cygne de cet entrepreneur qui n’eut de cesse d’abolir les frontières et d’explorer des territoires inconnus. Bing a réuni en un seul et même homme une incroyable « multiplicité d’aptitudes » (Julius Meier-Graefe). Ce tempérament fédérateur et cosmopolite lui aura permis de déceler et de stimuler chez des artistes aussi différents que les néo-impressionnistes, les symbolistes et les nabis une aspiration commune à l’unité de l’art, source de toute rénovation des arts décoratifs.