En 1979, l'association Le Vent du Ch'Min avait présentée à la bibliothèque municipale de Saint-Denis une exposition consacrée à Aristide Delannoy, Un crayon de combat.

Comme Steinlen, Caran d'Ache, Kees van Dongen, Aristide Delannoy a participé à l'aventure éditoriale et artistique de L'Assiette au Beurre, cet hebdomadaire satirique du début du siècle.

Né à Béthune en 1874, il rejoint Paris. Ami de Poulbot, cet artiste spécialiste du portrait et des scènes satiriques devient un socialiste révolté, croquant de manière impitoyable et féroce les "grands" de la Belle Epoque dans l'Assiette au Beurre.

Après la catastrophe de Courrières, qui fit 1200 morts le 10 mars 1906 suite à une énorme explosion, la douleur des premiers jours et des enterrements sous la neige fut suivie par un mouvement d'indignation qui entraîna les arrêts de travail spontanés dès le 13 mars. Après la révélation des négligences de la direction des Mines de Courrières, et son refus de poursuivre les recherches de survivants, la grève se répand comme une traînée de poudre : 50 000 grévistes et une émeute durement réprimée. 

Aristide Delannoy se rend à Courrières avec des artistes amis, Grandjouan et Ricardo-Florès, afin de réaliser des dessins destinés au numéro spécial que s'apprête à publier L'Assiette au Beurre. 

Dès 1902 et 1903, cet homme du Nord avait déjà participé à deux numéros caustiques consacrés à sa région : "Notre-Dame l'Usine et La Petite Ville.

Fiché de longue date à la préfecture de police, Delannoy sera inculpé à maintes reprises pour ses dessins. Il meurt prématurément en 1911.