Sous la tutelle dynamique du conservateur Edouard Reynart, les collections du musée de Lille s'étaient considérablement enrichies. En dehors de nombreux achats et envois de l'Etat, des donations successives ont représenté une part essentielle dans cet accroissement du fonds muséal lillois. Sous la tutelle de Reynart (1841-1875), le don de la  collection d'ethnographie de Louis Moillet, en 1850,  précéda la donation d'Alexandre Leleux qui accrut dans des proportions remarquables, en 1873, les collections de peintures du musée.
Né à Lille, Alexandre Leleux (1812-1873) fut un homme de presse influent à la tête de l'Echo du Nord. Son attachement envers sa ville natale se manifesta lorsqu'il décida de faire don à la ville de la collection de tableaux "qu'il avait mis tant d'années et de soins à former, à corriger, à expurger et qu'il avait enfin réussi à faire la rivale des meilleurs musées particuliers", selon le témoignage d'un proche, qui ajoute "Aussi connu en Belgique et en Hollande qu'elle l'est peu à Lille grâce au dédain de son propriétaire pour l'ostentation et la gloriole, cette galerie était sa vie, il aimait chacune de ses toiles comme un autre aime ses enfants."
L'histoire de cette collection, consacrée au deux tiers aux maître hollandais et pour une part à l'école flamande -les oeuvres françaises restent exceptionnelles-, demeure méconnue dans son ensemble. Ces tableaux ont probablement été acquis en Belgique et aux Pays-Bas et témoignent d'un goût manifeste pour le réalisme anecdotique des scènes de genre ainsi que pour le paysage.