On peut dire de cet ouvrage précieux à l'amateur de sculpture qu'il constitue, pour reprendre la formule employée par Jules Claretie à propos de
L'histoire des statues de l'Hôtel de ville de Paris par Georges Veyrat, le "petit Plutarque portatif des statues" de l'école valenciennoise. C'est en 1860, écrit
Jean-Claude Poinsignon, que
Charles Beulé, secrétaire perpétuel de l'académie des Beaux-Arts, employa pour la première fois le qualificatif d'Athènes du Nord pour désigner la cité du Hainaut, inaugurant une tradition toujours vivace.
Milhomme, Louis Auvray, Jean-Baptiste Carpeaux, Henri Lemaire, Gustave Crauk, Ernest Hiolle, Léon Fagel, Corneille Theunissen et son frère Paul, Alphonse Terroir, Félix Desruelles, Pierre-Victor Dautel, Elie Raset, Alfred Bottiau, Lucien Brasseur, René Leleu et d'autres encore, montrent la part qui revient à cette longue théorie de Premiers et de Seconds Prix de Rome valenciennois dans le paysage et l'imaginaire de cette "ville de sculpteurs." Leur empreinte s'étend même bien au-delà de la seule présence des oeuvres, si abondantes fussent-elles : lorsqu'il fallut procéder à la dénomination de la ceinture de boulevards installée sur le périmètre des fortifications démantelées en 1890, la municipalité ne trancha-t-elle pas exclusivement en faveur de noms d'artistes?