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Eugène Delacroix, documents nouveaux
Silvestre, Théophile
Michel Lévy Frères, libraires-éditeurs, Paris, 1864.
In-12, demi-percaline bleue à coins, plats marbrés, titre doré, VII-100 pp.
Assez bon état. Légère usure des plats, couverture conservée et quelque peu défraîchie, tranche un peu usée, de rares inscriptions au crayon dans le corps de texte, un coin plié ou insolé en plusieurs pages.
Livre non disponible
Son admiration envers Delacroix s'était déjà manifestée dans son "étude d'après nature" de l'artiste romantique, qui fit naturellement partie, aux côtés d'Ingres, Courbet, Corot, Préault... des dix premiers portraits réunis dans son Histoire des artistes vivants français et étrangers (1856). La lettre qu'il avait envoyée préalablement aux artistes est révélatrice de sa démarche novatrice et de sa volonté de faire entrer "la sphère de l'intime dans le champ public, par la qualité des analyses, par la virulence du ton, par l'utilité du catalogue qui accompagnait chaque notice (l'étude sur Delacroix a suscité chez Baudelaire un mélange d'estime et d'envie.). L'ouvrage connut plusieurs rééditions en 1861, avec des remaniements en 1878, en 1880, et sous l'impulsion d'Elie Faure, en 1926." (Laurent Houssais) Publié juste après la mort du peintre, Eugène Delacroix, documents nouveaux (1864) poursuit la même veine, rapide et spontanée. Le style personnel du critique aspire ainsi à ressusciter par la verve du langage l'empathie de sa relation défunte avec l'artiste et son oeuvre. "J'ai fait en une semaine ce qui exigeait un an de travail et de soins. Plus tard, si nous vivons, je pourrai vous offrir une gerbe plus forte et mieux liée des épis glanés dans le champ d'Eugène Delacroix. Au moment où son oeuvre posthume allait être dispersé aux enchères, je me suis hâté d'ajouter quelque chose au chapitre que je publiais, il y a dix ans, sur le génie du peintre et le caractère de l'homme dans l'Histoire des artistes vivants (...) J'avais surtout à cœur, poursuit Silvestre dans l'avant-propos, de raconter les derniers jours de l'artiste, mort avec le calme stoïque d'un ancien, loin du monde et des amitiés banales, au milieu de Paris. Etablie à temps, la vérité demeure incontestable : la fantaisie et le mensonge littéraire se trouvent devancés. Eugène Delacroix est enfin premier peintre de son époque par la foi tardive des connaisseurs. Réjouissons-nous, enthousiastes de l'avant-garde!"