Rare exemplaire de cette première monographie du sculpteur valenciennois Jacques Saly (1717, Valenciennes - 1776, Paris), par l'historien de la sculpture Henry Jouin.
Si la carrière de Jacques Saly se partage d'abord entre Valenciennes, Paris et l'Italie, c'est le long séjour effectué au royaume de Danemark (1753-1774) afin de réaliser la statue équestre en bronze du monarque Frédéric V qui aura constitué l'épisode marquant de cette existence. A l'instar d'autres artistes français installés en Scandinavie, Saly fut nommé dès 1754 à la tête de l'académie des Beaux-Arts du Danemark, fonction qui lui conféra d'emblée une position déterminante dans le monde des arts nordiques au siècle des Lumières. On lui devait aussi une autre oeuvre majeure : la statue pédestre de Louis XV à Valenciennes, sa ville natale, oeuvre inaugurée en 1752 et détruite à la Révolution. Le musée des Beaux-Arts de Valenciennes conserve notamment son buste du sculpteur valenciennois Antoine Pater, le père du peintre de scènes galantes.
Cet ouvrage est révélateur des aspirations positivistes et érudites de l'auteur. La découverte d'archives inédites -les écrits autobiographiques de l'artiste- est, en effet, à l'origine de l'écriture de cette monographie qui tranche quelque peu avec les prédilections antérieures de Jouin. Connu pour ses recherches et ses abondantes publications sur David d'Angers, Henry Jouin (1841-1913) fut plutôt soucieux de défendre, contrairement à Louis Courajod, la création artistique du Grand Siècle.