Après avoir reçu le Second Prix de Rome en 1922, Auguste Mambour, qui avait été formé à l'académie des Beaux-Arts de Liège, passa six mois au Congo, colonie belge, à la stupeur de ceux qui s'attendaient à le voir gagner l'Italie pour parfaire sa formation. "Mambour, "Liégeois sceptique et frondeur" s'en fut trouver le directeur général des Beaux-Arts. "Quand partez-vous pour Rome?, lui demande le directeur général, sur ce ton sévère qu'il ne quittait qu'avec ses très rares amis. "Moi? Je ne vais pas à Rome, Je vais au Congo." La foudre tombant aux pieds de Jupiter, n'eût pas eu plus d'effet. (...) Or, le règlement, le nouveau règlement plutôt, était formel. Celui-ci n'imposait plus le voyage de Rome, mais un voyage sans destination spéciale. Mambour était dans son droit. Il fallut céder." La découverte de l'Afrique métamorphosa son oeuvre.

"Si de nombreux amateurs reconnaissent en Auguste Mambour (Liège, 1896-1968) un peintre africaniste, cette tendance de l'artiste est bien loin de résumer à elle seule son univers particulier. Ainsi, à côté de sa représentation très personnelle des peuples noirs, le lecteur pourra approcher un créateur sensible aux avant-gardes de son époque, qu'elles soient cubiste, expressionniste, surréaliste et même parfois futuriste. A travers cinq destinations qui ont joué un rôle plus ou moins important dans l'élaboration de son oeuvre, il accompagnera un artiste unique dont le style le situe au-delà des productions régionales." (L'éditeur)