Ces premiers "Cahiers" publiés par l'Association des Amis d'Apel.les Fenosa présentent deux études importantes sur l'oeuvre du sculpteur catalan : l'une sur le monument réalisé après commande des Forces Françaises de l'intérieur, en 1944-45, à la mémoire des habitants d'Oradour-sur-Glane : unaniment appréciée à Paris pour sa force expressive tragique, cette sculpture qui représentait une femme nue attendant un enfant, renversée en arrière, debout dans les flammes et les bras dressés vers le ciel suscita l'incompréhension des autorités locales qui refusèrent de la voir installée à Limoges. Ce rejet allait entraîner la mise à l'écart de l'oeuvre pour de longues années.
Due à B. Tillier, qui coordonne par ailleurs la rédaction de ces "Cahiers", la première étude concerne, elle, les rapports privilégiés qu'entretenait le sculpteur avec les poètes : Cocteau, Caillois, Max Jacob, Paul Eluard, Henri Michaux, Jules Supervielle... et tant d'autres Catalans et Français. "Francis Ponge occupe dans la trame de ce tissu uen place symbolique, aucun de ses ancêtres n'étant né au nord de Valence, et son nom lui apparaissant comme "l'adoucissement du nom catalan Pons".
"En revanche, les liens de Ponge avec la sculpture et les sculpteurs sont beaucoup plus ténus. Si les textes consacrés à la peinture sont très nombreux -sur Braque, Picasso, Debré, Miro, Fautrier...-, ceux où Ponge aborde la sculpture sont plus rares et se trouvent cristallisés autour de l'oeuvre des trois artistes que sont Alberto Giacometti, Germaine Richier et Apel.les Fenosa."