Le poète belge Maurice Carême (1899-1978) a tôt renoncé au modernisme de ses Chansons pour Caprine (1930). Dans une langue simple et dépouillée, le poète privilégia désormais les épiphanies venues des plus humbles réalités familières et la beauté du Brabant, sa région natale qu'il arpentait régulièrement sac au dos. D'une admirable concision, ces Petites Légendes plongent le lecteur dans un passé lointain et imaginaire, où la présence des objets confine à la magie. Enchanteurs et sorcières convoquent tout un univers symbolique et stylistique hérité de l'imaginaire médiéval. "Dans Petites Légendes, Maurice Carême évoque une époque hantée par le peur et la superstition, menacée par la pauvreté et la misère. La thématique de la fragilité du rêve et de la poésie le rapproche du Maeterlinck des Quinze chansons." (Robert Frickx et Raymond Trousson (dir.) , Lettres françaises de Belgique, II. La Poésie, éd. Duculot)
Le poète poursuivit la même veine dans le recueil Sortilèges (1954), dont l'imaginaire relevait cette fois des légendes germaniques.