Hymans, Henri
Antonio Moro, son œuvre et son temps
Liste des ouvrages

L'exposition des Primitifs Flamands à Bruges
Hymans, Henri
Gazette des Beaux-Arts, Paris, 1902.
Petit in-4, broché sous couverture souple rempliée et illustrée, 90 pp.
Avec de nombreuses illustrations dans le texte et des planches en hors-texte, certaines encore sous serpente.
Bon état. Deux petites déchirures sans gravité sur le dos, des rousseurs sur certaines planches.
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Conservateur en chef de la Bibliothèque royale de Belgique et professeur d'histoire de l'art à Anvers, sa ville natale, Henri Hymans (1836-1912), qui avait participé activement à la célébration du tricentenaire de la naissance de Rubens en 1875 et venait de traduire en français le Livre des Peintres de Carel van Mander (1884-1885), fut appelé en 1886 à collaborer à La Gazette des Beaux-Arts, la célèbre revue parisienne. Pendant plusieurs décennies, l'historien d'art belge commenta ainsi pour les lecteurs français la scène artistique de son pays et plus encore les grandes expositions aux accents fortement patriotiques qui scandaient désormais, d'Anvers à Bruxelles, de Liège à Bruges, la vie culturelle nationale. Le succès rencontré par l'exposition "Van Dyck", à Anvers en 1899, annonçait celui de l'exposition des "Primitifs flamands" à Bruges en 1902. Le recueil qui paraît ainsi en 1902 sous la plume de Hymans apporte donc un témoignage important sur le culte national des Primitifs qui marqua toute l'Europe au début du XXe siècle. Les premières lignes sont à cet égard plus qu'éloquentes : "L'exposition ouverte cet été à Bruges fut une véritable évocation. Aux lieux mêmes où s'écoula leur existence d'imperturbable labeur, des maîtres, grands parmi les grands, dont la gloire illumina le moyen âge, semblaient renaître à la vie pour protester contre l'injuste méconnaissance de leurs droits à l'admiration de la postérité. Trop longtemps ils furent délaissés." Les organisateurs de l'exposition de Bruges "étaient par-dessus tout soucieux de démontrer l'existence d'une école vigoureuse et foncièrement autonome de peintres flamands, qui avaient largement résisté aux séductions de l'Italie tout en donnant une expression suprême à des caractéristiques du peuple flamand aussi innées que la piété et l'approche spontanée du monde naturel. A cette fin, ils choisirent de clore l'exposition par trois oeuvres de Pieter Bruegel, (...) tout en écartant son contemporain italianisant et aîné, Frans Floris, censé avoir "trahi" sa tradition nationale en recherchant son inspiration dans l'art italien. Dans le discours qu'il prononça lors de la cérémonie de clôture, le président de l'exposition dit sa certitude que l'exposition avait atteint les principaux objectifs qu'elles s'étaient fixés : l'école flamande avait révélé une richesse et une puissance presque insoupçonnées. Convaincu d'avoir accompli une "tache patriotique" et stimulé le "sentiment national" en montrant la richesse des Flandres, il ajoutait : [...] le légitime orgueil que nous avons tous éprouvé par ce fait nous a rendus plus fiers de notre qualité de Flamand, plus fier de notre nom de Belge". (...) Un discours prononcé en 1906 par l'homme qui, quatre ans plus tôt, avait inauguré l'exposition de Bruges montre combien ces entreprises étaient devenues compétitives : "Quelles ont été les conséquences des expositions de Paris, de Sienne et de Düsseldorf?" demandait-il sur un ton rhétorique. Leur principal résultat a été "de porter plus haut encore le succès de celle de Bruges et la gloire de notre école. [...] Nos peintres y ont dominé leurs rivaux et régné en maîtres! La Flandre s'y est montrée la plus riche et la plus puissante par le génie de ses enfants. Rarement gloires anciennes ont jeté un plus vif éclat " sur un pays. " (Francis Haskell, "Patriotisme et expositions" in Le musée éphémère, Gallimard, 2002, pp. 142-143.)