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La sculpture Blanc Charles

La sculpture
Blanc, Charles


Librairie Renouard, Henri Laurens éditeur, Paris, s.d. [v. 1900]


In-8, cartonnage éditeur de couleur bleue, livre de prix avec fer sur le premier plat (lycée Fénelon), dos orné à faux-nerfs imitation cuir, 232 pp.
Ouvrage orné de 100 gravures.
Mention de nouvelle édition.
Bon état. Deux coins émoussés, rousseurs importantes sur la page de titre, intérieur frais.


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I. La sculpture est l'art d'exprimer des idées, des sentiments ou des caractères par l'imitation choisie et palpable des formes vivantes II. La sculpture est un puissant moyen d'éducation publique, parce que ses créations éternisent parmi les hommes la présence d'une beauté supérieure dans les formes visibles et tangibles qui manifestent l'esprit III. La sculpture peut s'élever au sublime lorsque, par des figures colossales et conformes au génie de l'architecture, elle éveille l'idée d'une durée éternelle et le sentiment de l'infini IV. L'art du sculpteur consiste à élever la vérité individuelle jusqu'à la vérité typique, et la vérité typique jusqu'à la beauté, en cherchant dans la vie réelle les accents de la vie générique et idéale V. La sculpture a deux manières de représenter les objets : le bas-relief et la ronde bosse VI. La modération du mouvement et la sobriété du geste sont les premières lois de la statuaire VII. La loi du mouvement varie et doit varier selon les matières employées par le sculpteur... VIII. L'emploi des statues comme membres d'architecture modifie la loi du mouvement dans l'art statuaire IX. La convenance du geste ou de l'attitude et le caractère des formes sont les plus grands moyens d'expression dans l'art statuaire... X. Le sculpteur généralise le vêtement par la draperie et particularise la figure par les attributs XI. En ce qui concerne le costume moderne, lorsqu'il est inévitable, le sculpteur tient compte des convenances historiques, des dimensions de la statue, et de la place qu'elle occupera XII. Pour les animaux comme pour la figure humaine, le sculpteur peut et doit préférer à la vérité individuelle la vérité typique XIII. La sculpture en bas-relief étant un art de convention, obéit à d'autres lois que la statuaire : elle est plus libre dans le choix de ses mouvements ; elle est moins assujettie à la réalité palpable ; elle arrive à la vérité par d'heureux mensonges... XIV. La polychromie naturelle, celle que produit le mélange de plusieurs matières, peut convenir à la sculpture, mais non à la polychromie artificielle XV. Il importe au sculpteur de posséder la tradition des différents styles qui ont régné dans l'art, et qui sont comme les idiomes de la langue qu'il doit parler... - Glyptique : A la sculpture en bas-relief se rattache la glyptique, c'est-à-dire l'art de graver en relief ou en creux sur pierres fines ou sur métaux - Gravure en pierres fines : I. L'art de graver en pierres fines comporte des variations ou du moins des nuances dans la composition et l'exécution des figures, selon les matières mises en oeuvre par le graveur II. C'est la loi dominante de la gravure en pierres fines qu'il y faut conserver en petit le sentiment de la grandeur, par le sacrifice des parties sans importance à la vérité ressentie des traits et des accents caractéristiques - Gravure en médailles : La gravure en médailles veut aussi un style laconique et concentré, qui abrège le modelé des formes et n'en donne que l'essence.


"Chose étrange! La France qui comte en ce moment dans son sein les plus habiles artistes du monde est, en ce qui touche la connaissance de l'art, une des nations les plus arriérées de l'Europe." Soucieux de remédier à cette faille du système éducatif, le républicain Charles Blanc (1813-1882) élabora un projet pédagogique de musées idéaux, destinés à l'élévation esthétique des futures élites de la nation. Irréalisable, ce projet muséographique utopique trouva finalement sa concrétisation sur le plan littéraire : parurent ainsi les deux Grammaires de Blanc (Grammaire des arts du dessin (1867) et Grammaire des arts décoratifs, en 1881), sommes monumentales qui aspiraient à l'exhaustivité des connaissances.
Dans la première de ces Grammaires, la plus notoire, trois parties se succédaient : Architecture, Sculpture, Peinture. Cet ouvrage -La sculpture- comprend donc la deuxième partie de cette vaste étude, publiée ici de façon indépendante. A l'instar des deux autres séquences, Ch. Blanc aborde dans un premier temps la sculpture de manière systématique, à partir de principes abstraits et généraux qui doivent beaucoup à la lecture des Signes inconditionnels dans l'art (1827),  l'essai du théoricien hollandais Humbert de Superville (1770-1844). Blanc fait de l'art statuaire le dépositaire de la quête du Beau. L'essai se poursuit par l'étude des plans techniques et stylistiques. "C'est dans le livre consacré à la Sculpture que se fait sentir l'engagement politique de Charles Blanc. Ses convictions républicaines apparaissent  indissociables de ses conceptions esthétiques : elles concilient un idéalisme caractéristique de l'attachement au néoclassicisme avec l'affirmation du rôle civique et pédagogique de la sculpture. Charles Blanc accorde en effet à la sculpture une efficacité plus grande qu'à une leçon d'instruction civique, en lui prêtant même un mystérieux pouvoir d'imprégnation, comme si l'impact de cette forme d'art était si fort qu'il imprimait ses valeurs dans l'inconscient des spectateurs : "L'enfant même qui joue dans nos jardins au pied des statues se pénètre peu à peu, et sans en avoir conscience, de ces idées générales, qui sont les seules généreuses. Il gardera toute sa vie les premières impressions qu'auront produites sur sa jeune âme ces figures héroïques." (Charles Blanc)" (Claire Barbillon, "Charles Blanc, Dictionnaire critique des historiens de l'art, Inha).
 

 



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