Collection d'un amateur lillois - Faïences anciennes françaises et étrangères - Delft à fond noir et polychrome
Liste des ouvrages
Histoire de la faïence de Delft
Havard, Henry
Plon et Cie, Paris, 1878.
In-4, reliure postérieure toile noire, dos lisse avec titre en lettres dorées, tranches dorées, 391 pp.
Ouvrage superbe enrichi de 25 planches hors-texte et de plus de 400 dessins, fac-similé, chiffres etc. , dans le texte par Léopold Flameng et Charles Goutzwiller, chromolithographiés par Lemercier; planches en couleur sous-serpente.
Bel exemplaire de bibliothèque avec cachets en page de titre.
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Avertissement de l'auteur - Première Partie : La ville de Delft. Les origines. La Gilde de Saint-Luc. La première période de fabrication. La seconde période de fabrication. La dernière période de fabrication. - Le faïencier, ou fabricant d'ouvrages en terre, de Delft : I. Le lavage de la terre II. Le foulage de la terre III. Le tourneur IV. Le formeur V. Le vloekwerker VI. Le peintre VII. Les vloekwerkers VIII. Le four IX. La mise en place X. La cuisson XI. La façon dont on brûle la potée d'étain XII. Autres ingrédients qui entrent dans la fabrication - Seconde partie : Avertissement. Notices biographiques. Table des principales collections publiques et privées citées au cours de l'ouvrage. Table des faïenciers. Table des planches hors texte. Table des figures intercalées dans le texte.
Les travaux érudits et littéraires d'Henry Havard (1838-1921) sur les Pays-Bas sont la conséquence directe de ses engagements politiques. Républicain sous le Second Empire, Havard fut condamné à mort pour sa participation à la Commune. Contraint de voyager jusqu'à l'amnistie de 1879, il séjourna principalement en Belgique et aux Pays-Bas ; cet exil détermina en grande partie le choix de ses thèmes de prédilection : l'histoire de la céramique et de la peinture néerlandaises.
Si le déterminisme de Taine (la race, le sol et le climat) exerça une influence certaine sur son approche historique, Havard reste avant tout un positiviste, féru d'archives, de sources et de faits. "Il inaugure son travail, écrit Rossella Froissart Pezone, par le dépouillement systématique des archives de Delft et de Haarlem. Comme dans une enquête policière, il suit les traces des faïenciers du XVIIe siècle, dans une tentative audacieuse de restituer à l'industrie céramique hollandaise une réalité enfin fondée sur des documents et non des conjectures." (Henry Havard, INHA)
Son intérêt pour les arts "mineurs" n'est sans doute pas étranger aux débats artistiques ébauchés sous la Commune et à la remise en cause de la hiérarchie traditionnelle des arts. Loin d'être l'apanage somptuaire d'une aristocratie jugée révolue, les arts décoratifs deviennent l'expression démocratique de savoir-faire populaires. De ce point de vue, la République des Provinces-Unies incarnait parfaitement l'idéal politique et donc esthétique de Havard. La faïence hollandaise restait encore relativement méconnue. "Bien que le Guide de l'amateur d'Auguste Demmin (1861) et une première synthèse d'Albert Jacquemart (1871) aient ouvert la voie, poursuit R. Froissart Pezone, Havard se distingue par son approche décidément scientifique : il dépouille systématiquement ce qui reste des archives, recherche et compare les pièces conservées dans de nombreuses collections européennes, répertorie les marques et tente de retrouver les ateliers de fabrication, établit des groupes stylistiques, hasarde des filiations possibles, esquisse des périodisations." Parue en 1878, la fameuse Histoire de la faïence de Delft consacre l'aboutissement de recherches novatrices qui ne seront remises en questions que dans les années cinquante. Servie par une édition de qualité, la première publication d'envergure de H. Havard connaîtra une réédition augmentée de quelques chapitres en 1909.
"Pendant dix ans, écrit l'auteur, nous avons recueilli, dans les principales collections de l'Europe, les documents céramiques qui devaient lui servir de point de départ, et pendant cinq ans, remontant aux sources mêmes, nous avons fouillé, en Hollande et en Belgique, les bibliothèques et les archives pour rattacher les fils sans cesse brisés de cette difficile étude. Ce travail est-il définitif? - Nous le croyons. Avant lui, tout était mystère dans la faïence de Delft [...] Nous ne nous sommes, en effet, abandonné à aucune déduction sans avoir assis nos prémisses sur des documents irréfutables."
