Cet ouvrage capital pour la connaissance de l'art belge de la fin du XIXe siècle est la réédition du livre publié en 1926, à Bruxelles, par Madeleine Octave Maus, épouse d'Octave Maus. Cette dernière relate avec ferveur, mais également avec le souci de faire oeuvre d'historienne, l'intense activité qui fut celle, de 1884 à 1914, de l'organisateur du groupe des XX et de la Libre Esthétique.
De 1884 à 1893, Maus avait organisé les Salons qui assurèrent la renommée internationale de ce cercle d'avant-garde et c'est lui qui provoqua la dissolution du mouvement qu'il avait créé, estimant que "le terme de dix années victorieusement atteint" était une durée qu'un cercle artistique ne devait pas dépasser "sous peine de déchoir ou de reculer".
C'est seul, note Madeleine Octave Maus, "pendant les vingt et une campagnes de la Libre Esthétique auxquelles la guerre mit fin" que Maus "médita la liste des artistes à inviter" ;  c'est seul "qu'il imagina, à partir de 1904, des expositions à programmes dont il préfaçait les catalogues. Seul qu'il visitait les ateliers à Bruxelles, en province, à Paris où il faisait de longs séjours, choisissant en général les tableaux uns par uns ; et seul qu'il organisa les Salons, beaucoup plus touffus que ceux des XX."