Secrétaire du collectionneur et érudit Paul Marmottan (1856-1932), Paul Fleuriot de Langle (1897-?) fut le premier responsable de sa bibliothèque édifiée à Boulogne. Son imposant catalogue, publié en 1938, recense les vastes collections napoléoniennes qu'avait réunies Marmottan au fil de ses nombreux voyages à travers l'Europe, l'Italie en particulier.

L'érudition impeccable du savant dissimule mal l'empathie de l'écrivain, qui s'attache à restituer dès l'introduction "la fine saveur artistique de l'ambiance qui se respire dans une bibliothèque comme la nôtre." La biographie que Fleuriot consacre au collectionneur, né à Paris mais "issu d'une famille fixée dans les Flandres depuis la fin du règne de Louis XV", constitue un document essentiel pour retracer la chronologie de ses innombrables écrits, notamment les premiers qui, loin de se limiter à l'Empire, " traitent des richesses archéologiques ou artistiques du Nord de la France", la "petite patrie" de ce fils du président des Mines de Bruay. "Clio, écrit Fleuriot, a permis que sur le bord ciselé du hanap flamand où le fils de Valenciennes goûtait les joies de la recherche artistique, une abeille qu'on eût dit envolée des velours du Sacre vînt se poser et s'y fixât pour toujours." La passion de Marmottan pour l'Italie ne doit pas nous faire oublier l'attrait qu'exerça également à ses yeux la Belgique ( cinq périples, dont celui de 1896, qui le voit accompagner son ami Henry Houssaye à Waterloo)où, nous rappelle Fleuriot, il se montre curieux "des oeuvres artistiques d'un Kinson, d'un Ommegank ou d'un Van Bree." Pour ne rien dire son attirance pour "la Hollande, qui, de 1806 à 1810, vit régner sur elle l'infortuné Louis Bonaparte."