ARTICLES


Dodeigne Sculptures

Dodeigne Sculptures
 


Galerie Veranneman, Bruxelles, 1971.


In-4, broché sous couverture rempliée et illustrée en noir, 119 pp.
Avec 104 planches en noir et blanc et un portrait ; les photographies reproduites sont l'oeuvre d'Eugène Dodeigne, à l'exception de 2 n°.
Bon état.



Livre non disponible
Pour ne parler que des marchands et galeristes, Claude Bernard, Pierre Loeb, Madeleine et Emiel Veranneman furent des soutiens importants de l'oeuvre d'Eugène Dodeigne.
Au début des années soixante-dix, Dodeigne se lance dans la photographie de ses propres oeuvres, sculptures récentes voire plus anciennes, afin d'affirmer une esthétique d'une extrême densité. Le sculpteur crée ainsi "un commentaire en acte sur ses sculptures [...].", écrit Paul-Louis Rinuy. Les maquettes des catalogues publiés par la galerie Veranneman sont emblématiques de cette rigueur, qui délègue le commentaire à la seule photographie en noir et blanc afin de laisser d'emblée la parole aux oeuvres. D'une sobriété très expressive, ces catalogues tiennent de l'épure graphique et opèrent un renversement éditorial en renonçant au truchement préalable de la critique : hors de toute impression de "déjà vu", les planches constituent désormais le corps de l'ouvrage, reléguant les fragments textuels au simple rang de hors-texte.
Ces photographies sont des oeuvres in situ, qui unissent systématiquement la sculpture à son environnement paysager (nature, architecture, atelier).  "Loin d'abstraire les sculptures, de les décontextualiser par le cadrage, écrit P.-L. Rinuy, la prise de vue les situe dans un espace naturel [...]. La sculpture prend corps dans un espace, dans un site qu'elle contribue à créer et qui lui confère en retour tout son sens." Dans ces clichés aux contrastes souvent accusés, l'inscription du temps météorologique renforce en particulier le sentiment que Dodeigne photographe constitue ainsi une "chronique de la vie de ses sculptures", formes vivantes en quelque sorte.