Comme Reinhoud et Pierre Alechinsky, l'ethnologue et cinéaste Luc de Heusch (1927-2012) fit partie des Ateliers du Marais, ce phalanstère artistique bruxellois qui réunit nombre d'artistes et de poètes qui inauguraient leur oeuvre sous le signe de Cobra.
Frère de Roel d'Haese, qui conserva le patronyme familial, Reinhoud (1928-2007) avait fréquenté les classes de sculpture et de métal de l'Ecole nationale supérieure d'architecture et des arts décoratifs ainsi que l'Ecole des arts et métiers à Bruxelles. En 1950, son ami Olivier Strebelle le convainc de rejoindre les ateliers du Marais où résonnera durant quelques années le bruit de son enclume dans la cour. Son premier oiseau de cuivre, un coq de village devait figurer à la Deuxième exposition internationale d'art expérimental, à Liège, dernière manifestation du groupe Cobra.
Reinhoud ne réalise qu'une quarantaine d'oeuvres jusqu'en 1958, mais ensuite il "s'installe dans dix années de très grande fécondité.", selon Luc de Heusch. "Il construit sans fatique une anthropologie  qui proclame ses fondements biologiques. La stature humaine émerge de la nature." Naîtra ainsi un étrange bestiaire expressionniste de cuivre, de laiton et de... mie de pain -les "pains perdus" évoqués par P. Alechinsky- auquel le texte de Luc de Heusch rend un hommage facétieux et inspiré.
Reinhoud, écrit-il du sculpteur en 1958,  "[...] inaugure l'univers de créatures métalliques sur lequel il va régner en maître [...]. A sa grande surprise, il se découvrira plus tard frère de Jérôme Bosch l'Adamite qui se retira dans le silence de Bois le Duc [...]."