ARTICLES
La peinture infamante
du XIIIe au XVIe siècle
Ortalli, Gherardo
Gérard Monfort, éditeur, Paris, 1999.
In-8, broché sous couverture rempliée et illustrée en couleurs, 133 pp.
Avec 13 planches en noir et blanc en hors texte.
Ouvrage épuisé.
Bon état d'ensemble. Couverture légèrement frottée et salie.
Livre non disponible
L'étude de Gherardo Ortalli, professeur d'histoire à l'université de Venise, porte sur un cas particulier, celui des peines "infamantes" qui ont fait très longtemps partie des pratiques juridiques et judiciaires les plus normales. Ce genre pictural était donc lié à l'exercice de la justice.
A partir de la seconde moitié du 13e siècle, il s'agissait, en Italie, de "frapper l'individu dans sa dignité et son honneur", en plus des peines d'amende ou de prison souvent décrétées par contumace.
Un certain nombre de délits entraînaient des représailles officielles pour lesquelles un peintre, célèbre parfois dans un tout autre registre (Andrea del Castagno, Botticcelli, Andrea del Sarto...), tenait le rôle d'exécuteur.
Dans des lieux très fréquentés, le condamné était ainsi figuré dans une pose grotesque, parfois flanqué de parents et alliés et environné de symboles transparents (sacs d'argent, démons...). Une légende permettait de l'identifier, le réalisme du "portrait" n'étant pas toujours flagrant. Par toutes ces caractéristiques, la peinture infamante s'affirme comme intrinsèquement populaire. Son histoire est liée à celle du droit, mais aussi, par-delà celle de l'art, à l'histoire politique et sociale.