Dans le numéro 7 des Eglises de France, consacré en 1935 au diocèse de Lille, Ernest Lotthé évoquait en ces termes le nouveau séminaire construit par les architectes Paul Vilain et Charles Serex : "Quoique moderne, le séminaire de Lille n'est pas une de ces constructions que d'aucuns prétendent outrancières. Les architectes Vilain et Serex ont voulu rester dans des lignes traditionnelles et tenir compte, d'une certaine manière, de l'architecture du pays. L'ossature est en ciment armé, le revêtement en briques roses. L'ensemble a la forme d'un Z : disposition qui permet d'éviter les mauvais vents et de recevoir, le plus longtemps possible, les rayons du soleil. Les façades sont variés, et ce n'est pas un des moindres agréments que de découvrir, à mesure que l'on tourne autour des bâtiments, des perspectives nouvelles. [...] Quant au plan, pour employer une expression à la mode, il est fonctionnel. C'est une qualité éminente, car, à vrai dire, une chose n'est belle que si elle répond à sa fonction. [...] Ordre et harmonie, telle est l'impression qui se dégage dès la première visite." (p.21)

Pour le décor peint, particulièrement développé dans la chapelle et le réfectoire, Lotthé fit appel aux artistes septentrionaux Lucien Jonas, Eugène Nys, prix Wicar, Weerts, ainsi qu'à l'abbé Paul Pruvost qui fut à plusieurs reprises son proche collaborateur et l'illustrateur de certains de ses livres.

Huit grandes verrières, qui font l'objet de cette étude, furent placées en 1934 et 1935. Petites et grandes verrières ont été exécutées dans l'atelier de Pierre Turpin ; les cartons, eux, ont été dessinés par Paul Pruvost, prêtre et artiste qui a consacré une grande part de son travail à l'art chrétien. Dans le diocèse de Lille, on lui devait notamment les peintures murales de Coudekerque, du Saint-Sacrement de Fives, du pensionnat des Dames du Sacré-Coeur à Bondues, du collège des Dunes à Dunkerque, la chapelle d'Estaires, et une suite de vitraux d'histoire locale à Bourbourg, sa ville natale.