A la fin de sa vie, D. H. Lawrence (1885-1930) se mit brusquement à peindre. "J'ai dû attendre quarante ans pour avoir vraiment le courage d'essayer. Mais alors faire des tableaux devient une orgie" écrivit-il.

Et dans une lettre adressée à Earl Brewster, il précise son esthétique : "J'ai mis un phallus dans chacun de mes tableaux. Et je ne peins jamais de tableau qui ne soit pas destiné à choquer la spiritualité sociale castrée des gens."

Ses toiles furent exposées à Londres le 14 juin 1929. Bénéficiant de la publicité suscitée par le scandale de L'Amant de Lady Chatterley, l'exposition connut un grand succès public. La presse, dans un déchaînement hystérique, parla de "nus repoussants et difformes" et de "la plus grande injure jamais faite au public londonien".

Une plainte fut déposée, la police investit la galerie et saisit treize tableaux. "Je voudrais pouvoir détruire ces toiles comme on détruit des bêtes sauvages" déclara le magistrat F. Meade.

Devant la menace de destruction, Lawrence accepta un compromis : les toiles lui seraient rendues contre le retrait des tableaux restants et la promesse qu'elles ne seraient plus jamais exposées en Angleterre.

Parallèlement à l'exposition, fut publié un luxueux album, qui reproduisaient les tableaux, précédés d'un exceptionnel essai de Lawrence intitulé Introduction to these paintings. 

C'est ce livre qui est ici publié en français pour la première fois dans son intégralité.