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Victor Rousseau Des Ombiaux Maurice

Victor Rousseau
Des Ombiaux, Maurice


G. van Oest & Cie éditeurs, collection "Des artistes belges contemporains", Bruxelles, 1908.


Petit in-4, broché sous couverture illustrée en noir, 160 pp. env.
Avec un envoi autographe signé de l'auteur en page de faux-titre.
Portrait du sculpteur en frontispice, 13 illustrations in texte et 33 planches en noir et blanc en hors-texte.
Assez bon état. Couverture un peu défraichie, rousseurs parfois importantes à l'intérieur, une mouillure angulaire sur les dernières pages, légère fragilité du brochage.



Livre non disponible
Né à Beauraing, en 1868, Maurice des Ombiaux est "un de ceux qui ont exprimé avec le plus de vérité l'âme de la Wallonie : il a dit sa gaillardise et son héroïsme, sa gaîté et sa vaillance au cours de près de trente volumes : contes, romans, essais et critiques d'art. [...] Sa langue est faite de bonhomie et d'humour, il regarde la vie avec indulgence et lui sourit doucement. On lui doit encore Le petit manuel de l'amateur de Bourgogne que seul un Wallon pouvait écrire avec compétence, et deux volumes de critique d'art, l'un sur le sculpteur Victor Rousseau et l'autre sur Quatre graveurs liégeois."
Ce portrait de l'écrivain Maurice des Ombiaux (1868-1943) figurait en exergue de sa conférence sur La sculpture wallonne : Des imagiers à Victor Rousseau, prononcée lors de la grande Exposition de Charleroi en 1911.
A cette occasion, une salle entière avait été réservée au sculpteur Victor Rousseau (1865-1954) dans le cadre de  la section moderne des Beaux-Arts. L'intérêt de M. des Ombiaux pour l'artiste "[...] qui porte le plus haut, en ce moment, le renom de la sculpture belge." remontait déjà à plusieurs années, ainsi qu'en témoigne cette monographie publiée, dès 1908, aux éditions Van Oest.
Sous la plume fleurie de l'écrivain, Victor Rousseau, Wallon comme l'auteur, devient une émanation "de cette contrée de roc aux côteaux abrupts, arrosés par la Samme, wallonne-hennuyère, de la Wallonie des carrières. [...] Les carrières et les verges fleuris nous indiquent la vocation et l'art de Rousseau, comment il devint tailleur de pierre et pourquoi il évoque si souvent, dans ses oeuvres, la tendresse ineffable, la grâce et la fraîcheur des formes."
Formé dans les carrières à ciel ouvert de sa région natale et sur le chantier du Palais de justice de Bruxelles, cet autodidacte épris de lecture réussit finalement à rejoindre l'atelier de Charles Van der Stappen, à l'Académie de Bruxelles, en 1889. Le prix Godecharle, obtenu l'année suivante, et le Prix de Rome, remporté en 1894, vont enfin lui permettre de voyager en Italie, en France et en Grande-Bretagne. Rousseau va succèder à son maître, en 1910, avant de diriger l'Académie de Bruxelles à deux reprises (1919-1922 et 1931-1935). Comme nombre d'artistes belges, il fut contraint à l'exode en Grande-Bretagne durant la Première Guerre mondiale.
Amateur passionné de musique, Rousseau unit stylistiquement ses deux passions : "La sculpture subsista, mais elle s'immatérialisa, s'idéalisa jusqu'à devenir, en quelque sorte, la forme visible d'une harmonie pure. Il eût composé de la musique évocatrice de formes sculpturales, il crée des formes qui éveillent en nos âmes des sonorités ineffables." (M. des Ombiaux) Son art d'obédience idéaliste, aux drapés souples et mystérieux, aura témoigné de la persistance d'un courant symboliste belge  jusque dans les années 1950.  "Rousseau s'est imposé par un art qui exalte aussi bien les désirs de l'adolescence, les joies de la jeune mère avec son enfant que les tristesses de la réalité ou, dans les bustes en particulier, la profondeur de la personnalité." (La sculpture belge au 19e siècle, II, 1990, pp. 534-538)
D'innombrables commandes publiques et sa participation à maints Salons (Gand, Anvers,Cercle artistique de Bruxelles, salon d'Automne à Paris) et Biennales de Venise feront de Rousseau un des sculpteurs belges les plus reconnus, au point qu'il se verra confier l'exécution des bustes de la famille royale. Après Mons, en 1930, une rétrospective organisée par le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, en 1933, rend à nouveau hommage au sculpteur. En 1954, Rousseau s'éteint dans sa demeure de Forest.