Stang, Ragna
Gustav Vigeland 1869 -1969
Liste des ouvrages

Stephan Sinding. L'art et le beau
Grappe, Georges
Librairie artistique internationale, collection "L'art et le beau", Paris, s.d. [v. 1930]
In-4, broché sous couverture illustrée d'un motif en damier, 71 pp.
Portrait de Sinding par Erich Heermann en frontispice.
Avec trente-cinq illustrations teintées, deux gravures sous serpente et 7 dessins à la main.
Signature de l'auteur en page de titre.
Assez bon état. Chants et coiffes frottés, brochage fatigué.
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Conservateur au musée Rodin de 1925 à 1944, l'écrivain et critique Georges Grappe (1879-1947) a consacré nombre d'études et plusieurs catalogues à l'oeuvre d'Auguste Rodin
Son intérêt pour le sculpteur norvégien Stephan Sinding (1846-1922), qui séjourna en Allemagne, en Italie, en France et au Danemark, n'a donc rien qui puisse surprendre, même si Grappe se refuse in fine à le comparer à Rodin : "L'un est un artiste du plus grand talent, écrit-il, à la fois robuste et souple, capable de rivaliser tour à tour avec Rauch ou Barrias, mais il est cela seulement. Auguste Rodin est un sculpteur de génie dont les chefs-d'oeuvre sont sans riveau à l'heure présente dans le monde entier..."
Sous la plume de Grappe, "le plus grand sculpteur des terres scandinaves", "l'homme qui a fondé la sculpture dans ces régions éloignées" devient une émanation directe du sol nordique. Ce"Viking", ce "fils du Nord" ne doit son aptitude à retracer "les légendes, les hauts faits, toutes les histoires de son peuple" qu'à sa révolte contre une hérédité qui le condamnait au fonctionnariat. La mise en exergue de La Révolte, l'une de ses oeuvres les plus célèbres, plaçait ainsi son art, conclut Grappe, au niveau des... "Doriens" : "Il est à la fois plus près de sa race et plus près aussi d'une certaine Grèce idéale, un peu rude : celle de Pindare et du fronton d'Egine. Le Scandinave nourri des rudes mythologies nordiques rejoint inconsciemment les vieux maîtres doriens ; l'architecture de ce corps humains est plus voisine de l'anthropomorphisme que de celle des écoles d'art."
On aura reconnu dans ces quelques passages les présupposés racialistes du mythe dorien et cette rhétorique anti-humaniste de la démesure qui serviront peu après de légitimation à l'explosion sociale des instincts. Avant d'être révoqué à la Libération, Grappe était, en effet, devenu l'une des figures éminentes du groupe "Collaboration", dont il dirigea la section arts plastiques. Lors d'une réception donnée en grande pompe au musée Rodin, le 22 mai 1942, Georges Grappe accueillit ainsi Arno Breker et nombre d'artistes français, membres du comité d'honneur Arno Breker.
En tant que tel, cet ouvrage publié dans l'avant-guerre constitue un véritable document historiographique sur les prémices idéologiques des milieux ultracistes des années d'Occupation à propos d'un sculpteur talentueux qui, on l'aura compris, n'en pouvait mais.
Son intérêt pour le sculpteur norvégien Stephan Sinding (1846-1922), qui séjourna en Allemagne, en Italie, en France et au Danemark, n'a donc rien qui puisse surprendre, même si Grappe se refuse in fine à le comparer à Rodin : "L'un est un artiste du plus grand talent, écrit-il, à la fois robuste et souple, capable de rivaliser tour à tour avec Rauch ou Barrias, mais il est cela seulement. Auguste Rodin est un sculpteur de génie dont les chefs-d'oeuvre sont sans riveau à l'heure présente dans le monde entier..."
Sous la plume de Grappe, "le plus grand sculpteur des terres scandinaves", "l'homme qui a fondé la sculpture dans ces régions éloignées" devient une émanation directe du sol nordique. Ce"Viking", ce "fils du Nord" ne doit son aptitude à retracer "les légendes, les hauts faits, toutes les histoires de son peuple" qu'à sa révolte contre une hérédité qui le condamnait au fonctionnariat. La mise en exergue de La Révolte, l'une de ses oeuvres les plus célèbres, plaçait ainsi son art, conclut Grappe, au niveau des... "Doriens" : "Il est à la fois plus près de sa race et plus près aussi d'une certaine Grèce idéale, un peu rude : celle de Pindare et du fronton d'Egine. Le Scandinave nourri des rudes mythologies nordiques rejoint inconsciemment les vieux maîtres doriens ; l'architecture de ce corps humains est plus voisine de l'anthropomorphisme que de celle des écoles d'art."
On aura reconnu dans ces quelques passages les présupposés racialistes du mythe dorien et cette rhétorique anti-humaniste de la démesure qui serviront peu après de légitimation à l'explosion sociale des instincts. Avant d'être révoqué à la Libération, Grappe était, en effet, devenu l'une des figures éminentes du groupe "Collaboration", dont il dirigea la section arts plastiques. Lors d'une réception donnée en grande pompe au musée Rodin, le 22 mai 1942, Georges Grappe accueillit ainsi Arno Breker et nombre d'artistes français, membres du comité d'honneur Arno Breker.
En tant que tel, cet ouvrage publié dans l'avant-guerre constitue un véritable document historiographique sur les prémices idéologiques des milieux ultracistes des années d'Occupation à propos d'un sculpteur talentueux qui, on l'aura compris, n'en pouvait mais.