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La vie d un artiste Art et nature Breton Jules

La vie d'un artiste - Art et nature
Breton, Jules


Alphonse Lemerre, éditeur, Paris, 1890.


In-12, broché, II - 339 pp.
Mention de troisième édition.
Etat d'usage. Couverture défraichie, exemplaire de travail.



Livre non disponible
Avant de publier sa première oeuvre en prose, le peintre Jules Breton (1827-1906) avait déjà connu un surprenant succès éditorial avec Les Champs et la Mer (1875), recueil de poèmes, et Jeanne, un roman paysan écrit en vers cinq ans plus tard. Dix ans plus tard, le peintre de Courrières publiait ses souvenirs sous le titre : La vie d'un artiste, ouvrage auquel devaient encore succéder Nos peintres du siècle (1899), Delphine Bernard (1902) et La Peinture en 1904. Comme le rappelle Annette Bourrut Lacouture dans le catalogue consacré à Jules Breton par le musée d'Arras en 2002, les livres publiés par Jules Breton suscitèrent une multitude de critiques et rencontrèrent un succès considérable, y compris auprès des écrivains et poètes les plus célèbres de son temps : Th. Gautier, Eugène Fromentin, José Maria de Heredia et Leconte de Lisle, dont Breton et sa fille Virginie fréquentaient avec enthousiasme les dîners du samedi soir, boulevard Saint-Michel. Victor Hugo lui témoigna de même son estime littéraire. Publiée en 1890 chez Lemerre, La Vie d'un artiste "est un livre autobiographique attachant, écrit dans une langue alerte, vivante. Breton y conte avec bonhomie et infiniment de charme le monde de son enfance et de ses origines à Courrières, son adolescence, ses aspirations et sa formation de peintre, tout d'abord chez son maître De Vigne à Gand en compagnie de Liévin de Winne, compagnon de travail, mais aussi des plaisirs simples d'une vie modeste [...]." (Anne Bourrut Lacouture, Jules Breton, La chanson des blés, musée d'Arras, 2002, p. 186)
Véritable profession de foi esthétique, l'ouvrage se clôt sur une critique de l'exposition du Champ de Mars, à l'occasion de l'Exposition universelle de 1889. "J'ai peine à croire, écrit Breton, que la postérité reconnaisse un précurseur en Manet, mais bien plutôt un élève médiocre de Goya, de Velasquez, et, plus tard des Japonais. [...] Aujourd'hui l'on invente plus de mots que de choses : en art,, du moins. Tous ceux qui ont cherché l'idéal dans le vrai, ne sont-ils pas des impressionnistes? [...] L'impressionnisme veut peut-être dire l'impression compliquée de névrose ; car l'impression, elle est éternelle!" Au sommet du panthéon du "peintre des paysans', on trouve Daubigny et Millet et plus encore Corot, "peut-être le génie le plus personnel de notre école moderne [...]. On dit le divin Mozart, écrit Breton, on peut dire aussi le divin Corot, car, conclut Breton, il est le Mozart de la peinture!"