Ecrivain et essayiste, Emile Langlade fit partie de ces auteurs septentrionaux qui évoluèrent d'abord entre presse quotidienne locale et revue à caractère régionaliste.

En charge "du compte-rendu des salons pour la Revue Septentrionale , [il] succède en 1903 à son confrère Félix de Monnecove à la rédaction des Salons parisiens pour le Courrier du Pas-de-Calais. [...] La Revue Septentrionale est l'organe officiel des Rosati. 

Cette société régionaliste et apolitique, refondée en 1895 dans la capitale par René Brisy dit Le Cholleux, joue un rôle essentiel dans la prise de conscience de l'indentité septentrional; Les Rosati ont institutionnalisé les liens informels qui unissaient jusqu'alors artistes, écrivains, historiens, journalistes originaires du nord de la France." (Nicolas Buchaniec, Les expositions artistiques dans le Nord de la France, pp. 272-273) Langlade est également l'auteur d'Artistes de mon temps, évocations biographiques d'artistes en quatre volumes.

Ce recueil consacré aux Salons de l'année 1926 est enrichi d'un envoi adressé par l'auteur soit à l'artiste Alexandre Lesage soit au mineur-peintre Augustin Lesage (1876-1954), natif de Saint-Pierre-les-Auchel. Au Salon de la Société nationale des beaux-arts de 1926, Lesage exposait, en effet, une Composition symbolique  sur le monde spirituel (n° 788). En 1911, cet adepte du spiritisme -pratique qui avait connu un développement considérable dans les régions minières ou industrialisées du Nord de la France, de Belgique et d'Angleterre- entendit une voix au fond de la mine : "Un jour, tu seras peintre." Cet appel décida de sa nouvelle existence, vouée à un art que Breton et Dubuffet, entre autres, ont mis en exergue.