Né à Vienne en 1924, Jean Pollak était le petit-fils d'un antiquaire de la capitale autrichienne. Son propre père s'était établi à Paris, en 1927. Après des études en histoire de l'art à l'Institut d'art de la rue Michelet, de 21946 à 1948 -où il eut notamment Louis Réau et André Chastel comme professeurs-, Jean Pollak complète sa formation aux Etats-Unis auprès de Meyer Shapiro. Un ami étudiant qui effectuait une thèse sur Brancusi le charge d'un questionnaire à soumettre à l'artiste de l'impasse Ronsin. Emerveillé par cette rencontre, J. Pollack découvre l'art contemporain, visite les galeries et fréquente les artistes.

En 1952, il ouvre sa propre galerie au n°1 de l'avenue de Messine, près des galeries Leiris, Maeght et Carré. Il expose notamment Henri Goetz, en 1953, et des accrochages de groupe qui assureront la renommée de sa galerie, en particulier avec Situation de la peinture d'aujourd'hui, organisée avec le critique belge Roger Van Gindertael, où sont présentées les oeuvres d'Atlan, Bissière, Hartung, Goetz, Doucet, Carrey, Singier, de Staël.... "Le mouvement est lancé, l'orientation est prise" écrit Serge Lemoine : "celle de l'art abstrait, mais un art abstrait avec du geste, de la matière et de la sensibilité."

En 1964, J. Pollak installe sa galerie au n° 140 du boulevard Haussmann. Pour son inauguration, l'exposition intitulée 15 peintres de ma génération présente les oeuvres d'artistes nés entre 1920 et 1929 : Messagier, Appel, Corneille, Riopelle, Lindström, Marfaing, Alechinsky... "L'art figuratif accomplit un large retour avec une forte tendance à l'expressionnisme qui se marque dans l'art d'Appel, de Lindström et de Maryan." (Serge Lemoine, Collection Jean Pollak, Artcurial, 25 octobre 2011).