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Felicien Rops em Le cabinet de curiosites Caprice et fantaisie en marge d estampes em Vedrine Helene

Félicien Rops Le cabinet de curiosités. Caprice et fantaisie en marge d'estampes
Védrine, Hélène


Somogy, Editions d'art, Paris, 2003.


In-4, broché sous couverture rempliée et illustrée, 157 pp.
Avec 75 planches à pleine page en noir.
Bon état.



Livre non disponible
Ce catalogue remarquable a été édité à l'occasion de l'exposition présentée au musée provincial Félicien Rops à Namur, en 2003. Pour la réouverture de ce musée, une exposition novatrice consacrée aux textes manuscrits et aux dessins originaux en marge des eaux-fortes de Félicien Rops mettait en exergue "l'art badin et profond, au sérieux masqué de frivolité" (Baudelaire) de l'artiste belge installé à Paris à partir de 1876.
Si les marges évoquent naturellement les zones d'ombre de l'espace social et de l'imaginaire érotique, il faut aussi les prendre au pied de la lettre : les bordures vierges de la feuille gravée. Rops parsemait en effet les marges de ses gravures d'innombrables dessins et textes qui trahissent son esthétique du déplacement. Hélène Védrine, auteure du catalogue, dévoile ici les ressorts d'une pratique unique en son temps.
Adepte des nouveaux procédés de reproduction, Rops tenta de concilier le multiple avec l'unique de l'oeuvre originale. Pour résoudre ce dilemme, cet individualiste mit alors en oeuvre une "stratégie de la rareté". Il réserva de plus en plus de séries à l'espace privé de rares amateurs (ainsi transformés en voyeurs), et surtout singularisa chaque planche : par des retouches pour les épreuves de photogravures et des ajouts visuels et verbaux pour ses autres gravures.
De cette "dilution des deux encres" du graveur et de l'écrivain, naîtra une suite d'oeuvres hybrides où lire et voir se confondent. Ce contact physique du mot et de l'image, puis de l'image avec les croquis qui l'assaillent de tous côtés, révèle l'hétéroclite cabinet de curiosités de l'imaginaire ropsien. Tel un commentaire, les marginalia du frontispice des Oeuvres inutiles ou nuisibles parent l'éros de teintes plus que macabres. L'oeil doit faire face à une instabilité permanente du sens. L'oeuvre n'existerait donc plus en soi, mais uniquement "dans la tension" tissée par ce réseau mouvant d'images et de textes.