ARTICLES


Impressions d art contemporain Duhem Henri

Impressions d'art contemporain
Duhem, Henri


Eugène Figuière & Cie, éditeurs, Paris-Bruxelles, 1913.


In-12, broché, 328 pp.
Première édition.
Rare exemplaire.
Assez bon état. Couverture défraichie avec petites déchirures et manques de papier sur les coiffes et les coins, intérieur assez frais.



Livre non disponible
Né dans une famille de notables douaisiens, Henri Duhem (1860-1941) s'adonnait à l'aquarelle tout en poursuivant ses études de droit à l'université de Douai. Devenu avocat, il découvre la peinture à l'huile auprès d'Emile Breton, le peintre de Courrières. En 1893, il abandonne le barreau afin de se consacrer exclusivement à la peinture. Avec son épouse, Marie Duhem, née Sergeant (1871-1918), Henri Duhem poussa cette passion pour l'art pictural au-delà de la seule pratique artistique et de la présence aux Salons parisiens puisque l'hôtel particulier de la rue d'Arras, où ils demeuraient à Douai, avait fini par abriter une collection majeure de tableaux impressionnistes et post-impressionnistes (léguée en 1987 à l'académie des Beaux-Arts par Nelly Sergeant-Duhem, fille adoptive du peintre). Enfin, le passage à la critique d'art offrit au peintre l'opportunité de décliner ses conceptions artistiques dans le registre littéraire.
En 1897, le peintre devenait ainsi critique d'art en publiant Renaissance, recueil dans lequel il affirmait son attachement pour l'art impressionniste et l'oeuvre de son ami Rodin. Publié seize ans plus tard, le volume des Impressions d'art contemporain témoignait du caractère immuable de sa fidélité envers ces mêmes courants artistiques. Plus encore, le choix des artistes abordés nous rappelle à quel point l'amitié fut dans l'art de la seconde moitié du XIXe siècle le creuset de bien des oeuvres -majeures ou parfois plus mineures. Auprès de Pissarro, mais aussi de son épouse, Marie Duhem, du couple Demont-Breton à Wissant, de son grand ami Le Sidaner à Etaples et à Gerberoy, d'Emile Claus en Flandre occidentale s'affirmait ainsi la volonté de féconder l'oeuvre par le travail en commun et la confiance réciproque, de stimuler l'échange des idées par l'épreuve directe de la peinture, d'inventer les réseaux d'une sociabilité artistique provinciale. La critique d'art n'était aux yeux de Duhem qu'une manière supplémentaire de poursuivre ce dialogue et de fixer par les mots cette solidarité de peintres et d'artistes.