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La mort du foyer 

Au Nord occupé 1914-1918


Duhem, Henri


Eugène Figuière, éditeur, Paris, 1922.


In-12, broché, sur Lafuma, 317 pp.


Mention de deuxième édition.

Rare exemplaire.


Bon état d'ensemble. Menues marques du temps en couverture.




Livre non disponible
Dans La mort du foyer, le peintre et collectionneur douaisien Henri Duhem (1860-1941) dresse un tombeau littéraire en hommage à ses proches disparus : son fils, Rémy Duhem (1891-1915), jeune peintre prometteur tué aux Eparges, et son épouse, l'artiste-peintre Marie Duhem, née Sergeant, atteinte d'une tumeur et décédée en 1918 dans leur hôtel particulier de la rue d'Arras, à Douai, pendant l'occupation allemande.


Evocation d'une douleur privée, cet hommage mélancolique n'est pas sans rappeler la dimension intimiste de l'oeuvre pictural de ce couple d'artistes. Henri et Marie Duhem s'étaient rencontrés à Wissant, en 1889, dans la demeure des Demont-Breton, autre couple de peintres à l'origine de l'école de Wisssant. Ils se marièrent en 1890 et un an plus tard naissait leurs fils Rémy.  Le Sidaner et Georges Maroniez faisaient également parti de leurs proches.
Un an après la parution de cet ouvrage, Henri Duhem poursuivait plus avant son oeuvre testamentaire en faisant don au musée de Douai d'un ensemble de tableaux de Marie, de Rémy et de lui-même ; les trois salles furent inaugurées en 1923. A sa mort, en 1941, son hôtel particulier -avec son atelier- fut de même légué à sa ville natale ; depuis 1956, ce dernier abrite l'Association des artistes douaisiens.
Grand ami du couple Duhem, le critique d'art Camille Mauclair devait lui aussi publier aux éditions Jacomet un essai en hommage aux deux artistes défunts : Marie Duhem, Rémy Duhem : Hommage (1924).
"Quand tant de crimes et de douleurs affligèrent générations et races, s'appesantir sur un sort particulier, n'est-ce pas prétention?", s'interrogeait H. Duhem dans sa préface. "Raison grave d'hésiter à livrer un accent de douleur personnelle, apologie des siens. Cependant, loin de détourner de l'abîme commun où se broyèrent les peuples, une vérité singulière et vécue en analyse la profondeur, qui en expose l'horreur élémentaire, dans un humble et fervent hommage à l'Art et à la Nature souveraine.
"Le calvaire particulier et le mérite de nos morts individuels, tel est le cas de chacun, qui grandit l'histoire commune : pourquoi le taire? Occupés, expulsés, il faut qu'on sache ce que nous avons souffert."