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Salon de 1831 Ebauches critiques A Jal

Salon de 1831 Ebauches critiques A Jal

Salon de 1831 - Ebauches critiques
A. Jal


A.J. Dénain, Editeur, Paris, 1831.


In-8, broché, 316 pp.
Très rare.
Etat moyen. Dos absent, déchirures sur les bordures des couvertures avec manques de papier, intérieur assez frais, coins exceptés ; les feuillets sont désolidarisés mais l'ensemble est bien complet de ses 316 pp. Exemplaire de travail.



Livre non disponible
"Depuis longtemps déjà, il est convenu que l'historien de nos expositions, l'historien nécessaire, c'est M. Jal [...]. Ses jugements sont courts, rapides et redoutés", écrivait Jules Janin dans le Journal des Débats, en 1831.
Exclu de la Marine royale pour sa participation aux Cents-Jours, Augustin Jal (1795-1873) devint journaliste dans la presse libérale sous la Restauration. Ce chroniqueur de la vie culturelle était apprécié pour son style mordant et sardonique. Jal a publié cinq Salons, de 1819 à 1833, qui firent de lui l'un des principaux critiques d'art de ces années. "Sa lecture partisane du Salon de 1819, du Radeau de la Méduse de Géricault, artiste qu'il considère comme l'initiateur de la peinture moderne, fut l'un de ses premiers coups médiatiques qui lui valut la censure, mais consolida aussi durablement ses appuis dans le camp des libéraux. [...] Politiquement engagé, Jal se disait neutre en revanche dans la querelle qui opposa les classiques aux romantiques", écrit Magali Théron ("Augustin Jal", Dictionnaire critique des historiens de l'art, Inha). Jal abandonna progressivement ce registre pour se consacrer presque exclusivement  à l'histoire de la marine ; il devint alors l'un des pionniers de l'archéologie navale en France.
Le Salon de 1831 vit l'émergence de la sculpture romantique, de Moine à Triqueti, de Duseigneur à Feuchère et Klagmann. Le chapitre que Jal consacre à ce phénomène abondamment commenté en fait l'un des moments forts de ce vaste ouvrage critique. "La part des sculpteurs dans le salon de cette année est belle  ; il y a peu de mauvaises choses ; il y en a beaucoup de bonnes ; il y en a de fort remarquables", remarque Jal, qui n'omet aucune des nouveautés de la nouvelle école statuaire : le Roland furieux de Jehan Duseigneur, le bas-relief de La mort de Charles-le-Téméraire de Triqueti, le Tigre dévorant un jeune crocodile de Barye, L'Ange rebelle de Marochetti."M. de Triqueti, affirme Jal, ne s'était pas encore révélé aux monde des arts ; il paraît avec son Galilée, son Assassinat du duc d'Orléans, son bas-relief de Charles-le-Téméraire, et on s'empresse de lui rendre justice ; on ne loue pas le dessin de ses figures, l'exécution de toutes les parties de ses tableaux : mais le ton général, l'aspect, les fonds, certains détails vivement colorés trouvent des appréciateurs impartiaux ; son bas-relief plaît généralement : c'est que dans tout cela, il y a un talent, incomplet encore, mais qui sera réel quand la manière aura fait place au naturel et l'instinct à l'étude sérieuse."
On doit sans doute à Jal un des premiers articles  -éreintement serait plus juste- consacrés au peintre romantique belge Antoine Wiertz. "A quelle école appartient-il? je n'en sais rien. Pour le dessin, c'est un disciple de l'ancienne ; pour le paysage, c'est une victime de la nouvelle." A en croire Jal, dont la plume se fait ici plus piquante que jamais, l'Adam et Eve de Wiertz, " [...] a calomnié l'intelligence de nos premiers parents." La paranoïa anti-parisienne de Wiertz n'a peut-être pas attendu la présentation désastreuse de son Patrocle pour se déclarer...