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Bruno Cherier 1817 1880 peintre du Nord ami du Carpeaux Guillot Catherine

Bruno Chérier (1817-1880), peintre du Nord, ami du Carpeaux
Guillot, Catherine


Presses universitaires du Septentrion, Lille, 2010.


In-4, broché sous couverture illustrée en couleurs, 109 pp.
Avec 99 illustrations en noir et blanc et en couleurs in texte.
Bon état. Quelques frottements sur les coins et bordures inférieurs.



Livre non disponible
Figure longtemps oubliée de la peinture septentrionale du XIXe siècle, Bruno Chérier resta avant tout dans les mémoires pour son amitié avec Jean-Baptiste Carpeaux. Si la monographie de Catherine Guillot s'attache pour la première fois à reconstituer la carrière de ce peintre religieux et dessinateur de cartons de vitraux de la métropole lilloise -actif dans différentes églises de Lille, Loos et Tourcoing, où l'artiste fut professeur de dessin-, elle analyse également les ressorts du creuset culturel valenciennois, autour des figures surprenantes de Joseph Jacotot,  Victor Liet et Jean-Baptiste Foucart, réseau fécond d'amitiés et de relations qui contribua à faire du peintre Chérier "le témoin privilégié de la vie et de l'art de Carpeaux." L'échanges de portraits fut au XIXe siècle une des formes accomplies de l'hommage entre artistes : si le superbe buste en bronze de Chérier par Carpeaux, en 1875, a échappé d'emblée à l'oubli, l'ouvrage de C. Guillot permet de reconsidérer le portrait peint par Chérier, qui fut la réponse du peintre au sculpteur. Réalisé d'après le modèle vivant, selon Louise Clément-Carpeaux, le portrait aurait plutôt été peint, selon l'auteur, d'après une photographie reproduite dans ce livre, Carpeaux se trouvant manifestement dans un état d'affaiblissement  trop prononcé pour tolérer des séances de pose répétées. Assis sur une modeste caisse en bois, le sculpteur arbore les emblèmes de son travail : le ciseau et la masse. Contrairement au portrait contemporain de Moreau-Deschanvres (voir la notice consacrée à ce peintre), Chérier occulte l'empreinte de la maladie sur le visage du sculpteur. En revanche, à l'instar du peintre de Saint-Saulve, il intègre des sculptures emblématiques du style de Carpeaux afin d'animer le fond quelque peu statique de l'oeuvre : une maquette de La Danse de l'Opéra et son propre buste, fusionnant ainsi la peinture et la sculpture en guise de témoignage d'amitié. Après le décès de Carpeaux, l'oeuvre fut présentée au Salon de 1876. Elle fera partie du legs Chérier au musée des Beaux-Arts de Valenciennes, en 1880.