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Le Caravage em sa gloire et son incongruite em Berenson Bernard

Le Caravage sa gloire et son incongruité
Berenson, Bernard


Presses universitaires de France, Paris, 1959.


In-12, broché sous couverture rempliée et illustrée en noir et blanc, 113-88 pp.
Avec 88 planches en noir et blanc en hors-texte.
Bon état d'ensemble. Coiffes frottées, une petite déchirure sur la jaquette.



Livre non disponible
Publié en 1950 en traduction italienne, cet essai de l'historien d'art américain Bernard Berenson (1865-1959) prenait le contre-pied de la vision de Roberto Longhi en s'opposant -de façon toutefois moins univoque que d'aucuns le prétendirent- au culte rendu par son époque au caravagisme. Berenson semblait de fait plus exaspéré par la ferveur qui entourait ce peintre mythifié en plein XXe siècle pour ses "désodres" que par l'artiste lui-même.
Berenson laisse ici de côté les questions d'attribution chères à ses prédécesseurs et "se laisse aller à un bavardage savoureux et truffé de morceaux de bravoure" (Berne Joffroy).
Germain Bazin avait résumé l'ouvrage de manière quelque peu tendancieuse : "L'illustre Bernhard Berenson s'est élevé contre le culte rendu par notre époque au caravagisme. Caravage, loin d'être un novateur, est pour lui un archaïsant ; et il lui dénie la qualité de baroque."
Comme l'a parfaitement analysé André Berne Joffroy, c'était ne pas voir -ou ne pas vouloir voir- que le fait de dénier au Caravage le qualificatif de baroque au profit de celui d'archaïque -et non d'archaïsant- n'était nullement péjoratif dans l'esprit de B.B. Même si la préférence de ce dernier allait évidemment à Rubens, "ce compendium de son époque", il n'en reconnaît pas moins que l'artiste italien "toucha à des profondeurs que Rubens ne sonda jamais".
Dans des pages qui confinent au pamphlet, Berenson dénonce les historiens qui clament leur admiration pour le caravagisme moins pour les oeuvres à proprement parler que pour la biographie tourmentée de l'artiste : "Ce sont le caractère et la carrrière de Caravage qui aujourd'hui attirent tant de gens vers lui, non ses qualités d'artiste, et encore moins de peintre."