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James Ensor Abraham Marcel Cassou Jean Vanbeselaere Walther

James Ensor Abraham Marcel Cassou Jean Vanbeselaere Walther

James Ensor
Abraham, Marcel ; Cassou, Jean ; Vanbeselaere, Walther.


Musée national d'art moderne, Paris, 1954.


In-8, broché, sous couverture illustrée en couleurs, s. p., environ 50-31 pp
Avec une reproduction en noir et blanc du buste de James Ensor par Rik Wouters en frontispice.
Avec 31 planches en noir et blanc en hors-texte.
Bon état.


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Retour à Ensor  par Marcel Abraham - introduction de Jean Cassou - Présentation de W. Vanbeselaere - Peintures (84 n°) - Aquarelles et dessins (63 n°) - Oeuvre gravé (145 n°) - Expositions citées dans le présent catalogue - Planches.


A la tête du Musée national d'art moderne depuis 1945, Jean Cassou (1897-1986) témoigne par cette exposition du nouveau regard porté par le monde français des musées sur l'oeuvre de James Ensor. A la mécompréhension durable  de la critique française avait désormais succédé le désir de donner toute son importance à l'artiste le plus singulier de "l'école belge". L'historienne d'art belge Francine-Claire Legrand a parfaitement précisé cette inflexion dans l'histoire du goût en France. Analysant le choix des artistes présentés par la "Libre Esthétique", elle pointe -en Belgique même- le poids longtemps exercé par un certain "francocentrisme" esthétique dans le rejet d'Ensor et de l'expressionnisme au profit de l'impressionnisme, notamment. "Tout ce qui n'est pas français, écrit-elle, passe par le filtre d'une sensibilité essentiellement orientée vers la France et n'est donc représenté que sporadiquement, sans discernement véritable, comme ce sera le cas, plus tard, en France jusqu'au revirement tardif et magistral opéré par Jean Cassou." (Francine Claire-Legrand, Ensor, cet inconnu, La Renaissance du livre, Bruxelles, 1971, p. 41.)
En 1946, à l'Orangerie, J. Cassou avait déjà organisé une exposition qui regroupait sept artistes belges, parmi lesquels on trouvait Evenepoel, De Smet, Wouters, Permeke... et Ensor. Réponse différée au regret exprimé dans le catalogue de l'Orangerie : "l'école belge contemporaine n'a pas chez nous la faveur qu'elle mérite", l'exposition "James Ensor" de 1954 poursuit plus avant ce travail de réhabilitation, avant de l'achever définitivement (?) lors de l'exposition mythique : "Les Sources du XXe siècle" (1960-1961), où Ensor était présenté comme un des pionniers de l'expressionnisme, aux côtés de Van Gogh et de Munch. Comme l'écrit Cassou dans sa préface, avec une pointe d'humour destinée à ses compatriotes réticents, "Il est impossible d'approcher certains hommes sans éprouver le sentiment d'une excentricité privilégiée, absolue et qui s'étend à tout le décor où ils se meuvent et qui continuera à les accompagner dans la mémoire comme les armes, les armoiries, les objets familiers ou symboliques des anciens sépulchres [...]. A contempler sa peinture, on entre chez quelqu'un et il faut s'y faire."
Dans son compte-rendu de l'exposition, Claude Roger-Marx, le critique du Figaro-Littéraire, semble s'y être fait, même s'il ne peut s'empêcher de le replacer peu ou prou dans la sphère d'influence de l'impressionnisme : "Ce qui gêne certains devant l'oeuvre de James Ensor, c'est parfois son côté un peu canular, farce de rapin et de carabin par toujours de très bon goût. Mais on serait mal venu de demander du bon goût à un malheureux accablé par l'insuccès, objet de la risée de tous les côtés. Nous sommes ravis de trouver même dans ces farces, une finesse de trait, une qualité de couleur très précieuse. Ensor n'a cessé de répondre simultanément, sans les opposer aux appels de l'observation et du rêve. Si sa préférence pour le burlesque ou le macabre ne lui fait jamais perdre de vue les exigences de la peinture, c'est qu'il a toujours, comme Goya, comme Bresdin, ou comme Redon, demandé à la nature un ferment. De nombreux paysages pris sur le vif, et tributaires d'un impressionnisme dans lequel il ne se laissa jamais enfermer [...] montrent qu'il sait atteindre au mystère par la seule analyse du quotidien."
 

 



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