Conservateur au musée national de la Céramique de Sèvres, Henry-Pierre Fourest relate dans cette vaste monographie l'une des périodes majeures de l'histoire de la céramique, qui prend naissance au moment où le rôle joué par la majolique italienne pendant la Renaissance décline : la céramique delftoise des XVIIe et XVIIIe siècles. Du fait de la grande activité de la Compagnie des Indes hollandaises, les faïenciers delftois s'imprègnent d'une façon profonde de l'art sino-japonais, et par leur libre interprétation des styles extrême-orientaux jouent un rôle de premier plan dans la création d'une nouvelle mode, suivis dans ce mouvement par les grandes fabriques françaises, italiennes, espagnoles, anglaises.
Cependant, parallèlement à cette tendance, apparaissent de nombreuses références à la culture proprement hollandaise. Les maîtres faïenciers ont été très souvent en rapport avec les grands peintres contemporains et il est passionnant de découvrir sur une plaque de Frédéric van Frijtom, par exemple, les relations qui devaient relier celui-ci avec Vermeer, ou de s'arrêter devant ces petits tableaux de Verhaast imitant avec une virtuosité technique étonnante la peinture à l'huile.