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Raphael d Urbin et son pere Giovanni Santi 2 tomes Passavant Johann David

Raphaël d'Urbin et son père Giovanni Santi, 2 tomes.
Passavant, Johann-David


Veuve Jules Renouard, Paris, 1860.


2 volumes in-8, demi-basane, dos lisse, titre en lettres dorées, VIII-582 et 644 pp.
Edition française refaite, corrigée et considérablement augmentée par l'auteur sur la traduction de M. Jules Lunteschutz, revue et annotée par M. Paul Lacroix, conservateur de la bibliothèque de l'Arsenal. Avec un autoportrait du peintre en frontispice.
Bon état. Dos légèrement frottés, manques infimes sur deux mors, des rousseurs en certains endroits, plus importantes en début de premier volume.



Livre non disponible
Publié pour la première fois en 1839, cet ouvrage joua un rôle déterminant dans l'histoire de l'histoire de l'art puisqu'il constitue le premier exemple achevé d'un genre appelé à un grand avenir : la monographie savante accompagnée d'un catalogue raisonné. Pour la première fois, écrit Francis Haskell, "un savant avait tenté d'appliquer à la biographie d'un peintre un souci d'érudition et une attention aux détails réservés jusqu'ici aux travaux sur la numismatique ou la gravure. Passavant innovait encore en joignant à sa publication un catalogue raisonné de toutes les peintures qu'il considérait comme authentiques, et aussi une liste des variantes, copies..." Rafaël von Urbino und sein Vater G. Santi, dont l'autorité fut d'emblée reconnue dans l'Europe entière, attendit curieusement quarante ans avant d'être enfin traduit en Angleterre alors que l'ouvrage avait été traduit dès 1860 en France. En 1831, en vue d'écrire cet ouvrage, Johann David Passavant 1787-1861) avait entepris un tour d'Angleterre et de Belgique dans le but d'examiner les expositions publiques et les collections privées de ces pays et surtout d'importer en Grande-Bretagne les nouvelles techniques allemandes de recherche, qui devaient peu à peu s'imposer en matière d'attribution des maîtres anciens, souvent au grand dam "d'une aristocratie stupéfaite de mettre un peu d'ordre dans ses collections." (F. Haskell) Au travail traditionnel des historiens d'art sur les sources littéraires, les historiens d'art allemands substituèrent peu à peu une approche inverse, qui partait de l'observation directe, puis de la description scientifique des oeuvres analysées de lieu en lieu. Passavant incarne aux côtés de Friedrich Waagen le renouveau et le grand épanouissement de l'histoire de l'art germanique, qui devait dominer la scène européenne à partir de 1820, tant dans le domaine théorique que dans la sphère érudite du connoisseurship. Peintre d'obédience nazaréenne à ses débuts, Passavant, qui entretint une correspondance importante avec l'artiste Franz Pforr,  aspirait à revenir à la pureté de l'âge de la foi. Se consacrant ensuite à l'histoire de l'art, il fut nommé en 1839 au musée de Francfort, sa ville natale, alors que Waagen héritait de la direction de la Galerie royale de Berlin. Tous deux "étaient les protégés de l'historien d'art le plus original et créatif de l'aube du XIXe siècle : le baron Carl Friedrich von Ruhmor ; et tous deux se lièrent d'amitié avec Charles Eastlake, qui présidait à la vie artistique de l'Angleterre." (F. Haskell) Dans les années 1820, Ruhmor fut en effet l'un des premiers historiens d'art à appliquer l'art du connaisseur aux peintres italiens qui avaient vécu avant Raphaël, en particulier Giotto et ses élèves. Soucieux de poursuivre plus avant ce travail rigoureux, Passavant rencontra Eastlake, le futur directeur de la National Gallery, en Italie. Ce dernier encouragea vivement Passavant à venir explorer les collections britanniques...